Le Canada se prépare au Mondial féminin
par Chris Jurewicz|14 AVR. 2021
Bon nombre de joueuses qui ont participé au Mondial féminin de 2019 prendront part au camp de sélection du Championnat mondial de hockey sur glace féminin 2021 de l’IIHF.
photo: Andre Ringuetté / HHOF-IIHF Images
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Personne ne savait trop à quoi s’attendre. Onze mois s’étaient écoulés depuis la dernière fois que les membres de l’équipe nationale féminine du Canada s’étaient retrouvées ensemble sur la glace, dans les salles de réunion et dans le vestiaire. C’était avant la pandémie de COVID-19. Il n’y avait pas de tests de dépistage quotidiens, pas de couvre-visages, pas de distanciation physique.

Nous sommes maintenant en 2021, et l’équipe se prépare en Nouvelle-Écosse, où se tiendra le Mondial féminin. Elle devra ensuite suivre la même procédure de quarantaine que les équipes visiteuses. Les joueuses n’ont pu se réunir pour la première fois de la saison qu’en janvier en raison des restrictions liées à la pandémie. Le puissant programme féminin canadien a alors tenu à Calgary un camp d’entraînement sur glace réunissant 35 joueuses – 6 gardiennes de but, 11 défenseures et 18 avants. C’est aujourd’hui que se met en branle le dernier camp, à Halifax.

Brianne Jenner, vétérante de deux Jeux olympiques d’hiver et de six éditions du Championnat mondial, raconte que le camp de janvier lui a rappelé ses premiers moments avec Équipe Canada. Elle s’y est rendue avec des « papillons dans l’estomac », ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre. Mais une fois entourée de ses amies, des entraîneurs et du personnel de soutien, la nervosité a laissé place à une énergie et à un enthousiasme débordants.

« Tout le monde était vraiment reconnaissant d’être là », explique Jenner, qui a aidé le Canada à remporter l’or aux Jeux de Sotchi en 2014. « Évidemment, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu… Aucun athlète au monde ne voulait se trouver dans cette position. Nous espérions revenir à la normale assez rapidement. « Nous étions vraiment contentes de nous retrouver. Nous avions gardé le contact toute l’année en participant à des appels Zoom hebdomadaires et en travaillant avec des entraîneurs en développement des habiletés. Nous en avons profité pour forger notre identité : une fois sur la glace, nous ne repartirions pas de zéro. C’est l’attitude que nous avons adoptée dès le départ. Nous voulions voir le bon côté des choses en espérant que la situation s’améliore suffisamment pour participer au tournoi cette année. »

Gina Kingsbury est directrice des équipes nationales féminines à Hockey Canada. L’ancienne joueuse du programme souligne que les membres des deux équipes (l’équipe de parahockey était aussi à Calgary) ont passé plus de 400 tests de dépistage de la COVID-19 en janvier, et qu’aucun cas positif n’a été détecté. 

Elle a été épatée par le dynamisme des joueuses, qui étaient fébriles à l’idée de revenir à ce qu’elles aiment tant : patiner, se faire des passes, tirer au but, compétitionner.

« Le niveau d’énergie est resté très élevé du début à la fin », souligne Kingsbury. « Il n’y a eu aucune baisse de régime; c’est ce qui m’a le plus impressionnée. J’ai également remarqué la gratitude que ressentait tout le monde. Nous sommes revenues aux bases de l’amour que nous avons pour notre sport. Tout au long des 15 jours que nous avons passés ensemble, cet esprit de gratitude n’a jamais failli. Nous étions vraiment heureuses d’être réunies, de pouvoir simplement jouer au hockey et compétitionner. »

« Peut-être qu’avant toute cette situation, nous tenions un peu certaines choses pour acquises. Ce camp nous a permis de réitérer notre passion pour le sport et ce qu’il représente pour nous. »

Les athlètes disent souvent qu’ils doivent tenter de contrôler ce qu’ils peuvent et d’être prêts pour toutes les circonstances. Or, la COVID-19 a mis ce principe à rude épreuve. Brianne Jenner a été impressionnée de la forme exceptionnelle dans laquelle se sont présentées ses coéquipières au camp, précisant qu’elles étaient toutes prêtes à travailler. 

Mais elle ajoute qu’il y a du pain sur la planche. Après 11 mois sans jouer ensemble, tout n’était pas parfait.

« Malgré tout, nous étions plutôt satisfaites de notre rythme, de notre implication physique et de notre créativité après notre première partie », dit-elle. « Nous avons confiance qu’au fil du temps, avec d’autres matchs derrière la cravate, les choses vont se replacer. Nous sommes heureuses que toutes les joueuses soient arrivées en forme et prêtes à jouer. Ça ne fera que s’améliorer. »

Après ceux de janvier et de mars, le dernier camp, à l’issue duquel sera décidée la formation définitive du tournoi, démarre aujourd’hui. On y disputera trois matchs intraéquipes dans une bulle fermée au public.

« La dernière année a été très difficile pour nos athlètes, nos entraîneurs et notre personnel, mais nous avons persévéré et poursuivi nos préparatifs pour le Championnat mondial féminin de l’IIHF, qui a lieu une année plus tard que prévu », affirme Gina Kingsbury.

« Nous sommes reconnaissants envers la province et Santé Nouvelle-Écosse, dont la collaboration nous a permis de tenir ce camp dans un environnement sécuritaire. Nos athlètes n’ont ménagé aucun effort dans leur préparation, tant sur la glace qu’ailleurs, et nous nous attendons à un camp intense et dynamique dans le cadre duquel nous procéderons à la sélection de l’équipe qui nous donnera la meilleure chance d’obtenir une médaille d’or en sol canadien. »

Le Championnat mondial de hockey sur glace féminin 2021 de l’IIHF se tiendra à Halifax et à Truro du 6 au 16 mai.