Le bonheur en Colombie-Britannique
par Martin Merk|05 JANV. 2019
De gauche à droite : Franz Reindl, Luc Tardif, René Fasel, Tom Renney, Scott Smith.
photo: Matt Zambonin / HHOF-IIHF Images
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Avant les matchs pour les médailles, une conférence de presse a eu lieu au Rogers Arena, à Vancouver, pour fermer les livres et discuter du legs Championnat mondial junior 2019 de l’IIHF.

Pour René Fasel, président de l’IIHF, le tournoi a été un succès et le retour à Vancouver a réveillé de bons souvenirs du Mondial junior 2006 et des Jeux olympiques de 2010. « En tant qu’amateur de hockey, je n’oublierai jamais les émotions du match pour la médaille d’or où Sidney Crosby a marqué en prolongation », a-t-il dit, pour ensuite prendre soin de remercier spécialement les bénévoles, qui étaient plus de 800.

« Tout le monde à l’IIHF, à Hockey Canada et au sein du comité organisateur sait exactement ce qu’il doit faire. Nous avons fait un bon choix en amenant le Mondial junior au Canada tous les deux ans », a ajouté Luc Tardif, président de la direction du tournoi à Vancouver.

Dans le cadre d’un contrat de marketing qui génère des fonds supplémentaires pour le hockey sur glace international, le tournoi se déroule dans le pays où sa popularité est bien souvent inégalée. La prochaine édition canadienne aura lieu à Edmonton et à Red Deer en 2021, puis suivront les éditions de 2024, de 2026, de 2028 et de 2031.

« Le Mondial junior constitue une expérience spéciale et un événement spécial au Canada. Nous avons accueilli plus de 300 000 partisans, nous avons célébré le 100e anniversaire de Hockey C.-B. et nous avons tenu des matchs préparatoires dans dix villes. Nous avons hâte d’accueillir le Mondial féminin 2020 et le Mondial junior 2021 », a déclaré Scott Smith, président et chef de l’exploitation de Hockey Canada.

« Nous avons eu droit à une véritable célébration du hockey ici, rien de moins. L’événement a été empreint de l’âme de deux communautés et d’une province en entier. En fin de compte, nous voulons que les jeunes enfants adoptent le hockey tandis qu’ils ont d’autres choix à faire dans leur vie », a exprimé Tom Renney, chef de la direction de Hockey Canada, qui a également félicité les communautés qui ont accueilli des matchs et des camps préparatoires.

« C’était très symbolique et admirable. Vous pouvez demander à n’importe quelle communauté. Ce qui m’interpelle, c’est la façon dont les communautés se sont intéressées aux équipes, et vice-versa. Les bénévoles partout dans la province ont eu la chance de participer. »

Tous ceux qui ont eu la chance de se rendre au deuxième site, le Save-On-Foods Memorial Centre à Victoria, ont été enthousiasmés par le travail dans la capitale provinciale également. « C’était un moment exceptionnel là-bas. En venant à Victoria et à Vancouver dans une si bonne ambiance, on baigne dans le hockey à son état pur. Nous avions des équipes satisfaites, et si vous avez des équipes satisfaites, vous avez de belles performances sportives. C’est tout simplement formidable pour notre sport », a soutenu Franz Reindl, président de la direction du tournoi à Victoria. « Ce qui a été fait à Victoria était incroyable, notamment en ce qui a trait à l’accueil chaleureux réservé à l’équipe du Kazakhstan. C’est bien de voir comment le sport nous rapproche. »

Après les deux derniers matchs aujourd'hui, le Mondial junior 2019 aura accueilli plus de 300 000 personnes, pour une moyenne de plus de 10 000 partisans à Vancouver et à Victoria. Malgré un aréna de taille moyenne au site secondaire cette année, l’événement aura été l’édition du Mondial junior la plus populaire depuis celle de 2015 à Toronto et à Montréal et se classera au sixième de tous les temps à ce chapitre.

Bien que la plupart des matchs aient été chaudement disputés et excitants, certains ont remis en question le nombre d’équipes participantes, qui se chiffre à 10, en évoquant le pointage de 14-0 dans la rencontre opposant le Canada et le Danemark lors de la première journée.

« Parfois, ça arrive. Le Danemark n’était pas prêt », a expliqué M. Fasel. « Nous avons eu de bons résultats et des matchs serrés. Notre objectif est de rester à 10 équipes, certains de nos membres demandent même d’aller jusqu’à 12. Nous avons un contrat jusqu’en 2031 qui prévoit 10 équipes. »

M. Fasel a également mentionné l’exemple de la Suisse, un pays qui a pris part à la ronde de relégation en 2015 et en 2016 (et qui aurait été relégué s’il n’y avait eu que huit équipes) et qui a atteint les demi-finales cette année.

La seule déception pour Hockey Canada était bien sûr l’élimination précoce de son équipe en quart de finale contre la Finlande, mais M. Smith a confirmé que cette situation n’avait aucune incidence financière, puisque la plupart des billets pour les deux derniers jours avaient été vendus à l’avance.

M. Renney, qui a connu une longue carrière d’entraîneur dans la LNH et sur la scène internationale avant de se joindre à Hockey Canada à titre de chef de la direction, a aussi souligné l’évolution du hockey dans d’autres pays. Et il s’agit d’une nécessité pour faire du hockey un succès mondial.

« D’autres fédérations peuvent très bien rivaliser et offrir une chaude lutte aux équipes qu’on retrouve habituellement au sommet. Nous avons deux très bonnes équipes qui s’affrontent en finale et deux autres très bonnes équipes qui jouent pour la médaille de bronze. Il faut reconnaître que ce sont des millisecondes et des millimètres qui peuvent changer le résultat, et c’est ce qui rend le tout excitant », a dit M. Renney.

M. Fasel a exprimé l’enthousiasme que suscite la qualité du jeu ici et l’associe également aux dimensions inférieures des patinoires nord-américaines comparativement aux surfaces de 30 mètres sur 60 mètres qu’on retrouve généralement en Europe.

« Le format de glace plus petit est parfait pour le Mondial junior. Ça donne lieu à du jeu différent. Il en va de même au hockey féminin. Personnellement, je pense que le hockey n’a jamais été aussi bien joué qu’aujourd’hui. C’est un sport différent de celui auquel nous jouions il y a 20 ans, ou même cinq ans. Le hockey d’aujourd’hui n’a pas d’égal », a estimé M. Fasel, avant de parler des discussions tenues au sein du conseil de l’IIHF.

« En 2010, nous avons décidé de jouer sur une glace de petit format [aux Jeux olympiques], et ce fut un tournoi exceptionnel. La vieille garde en Europe n’est pas tellement d’accord, mais si on parle avec les jeunes et les entraîneurs, ça semble un changement nécessaire. Notre objectif serait de jouer sur une patinoire de petit format à Beijing en 2022. Nous demanderons à l’organisateur à Beijing de jouer sur une petite glace. Et notre objectif est d’en faire autant en Finlande, en 2022, pour le Championnat mondial. »

« Notre objectif devrait être d’utiliser la même dimension partout dans le monde. Nous avons d’autres sports de glace qui se jouent sur une surface de 60 mètres sur 30 mètres, mais pour des événements comme les matchs de la LNH tenus en Europe récemment, il est plus facile de réduire la surface que de l’agrandir. »

Dans un an, le Championnat mondial junior de l’IIHF retournera en Europe pour la première fois depuis Helsinki en 2016. Ostrava et Trinec, en République tchèque, seront les hôtes, et les groupes seront connus plus tard ce soir après le match pour la médaille d’or.

Une question des médias était de savoir si le succès du Mondial junior pouvait être reproduit en Europe. M. Fasel a mentionné la hausse constante du nombre de spectateurs dans le cadre des éditions récentes de l’événement à Oufa (Russie, 2013), à Malmö (Suède, 2014) et à Helsinki (Finlande, 2016). Il y a trois ans, 215 226 partisans étaient venus assister aux matchs dans la capitale finlandaise.

« En Europe, le hockey féminin et le hockey junior ont une valeur différente. Même au soccer, qui est le sport le plus populaire en Europe, c’est la même chose. Mais l’assistance est bonne », a soutenu M. Fasel.

Dans un pays qui aime le hockey comme la République tchèque, il y a peu d’inquiétude quant au succès de la prochaine édition du Mondial junior en Europe, même si les arénas ne sont pas aussi grands que ceux de cette année au Canada.

« Les équipes acceptent de venir au Canada tous les deux ans pour jouer dans cet environnement et elles s’améliorent constamment d’année en année », a déclaré M. Tardif. « Ce fut un succès en Finlande et en Russie, et ce le sera en République tchèque – mais selon les normes européennes. »

Cela dit, dans un premier temps, le moment est venu de conclure le Mondial junior 2019 en cette dernière journée. La Russie et la Suisse s’affrontent pour le bronze, puis la finale opposera les États-Unis à la Finlande.