Des joueurs connus en terrain inconnu
par Chris Jurewicz|12 DÉC. 2020
Bowen Byram et Quinton Byfield font partie des membres de l’équipe de cette année qui ont gagné la médaille d’or l’année dernière.
photo: Andrea Cardin / HHOF-IIHF Images
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Le fait de bien connaître les joueurs a aidé le Canada à compléter son groupe de 25 joueurs en vue du Championnat mondial junior de l’IIHF à venir.

Le Canada avait organisé le plus long camp de sélection de l’histoire du Mondial junior, soit 26 jours, et invité un imposant groupe de 46 joueurs à tenter de se tailler une place dans l’équipe (à titre de comparaison, 31 joueurs avaient participé au camp de sélection l’année dernière). Toutefois, la direction et les entraîneurs n’ont pu voir les espoirs à l’œuvre sur la glace aussi souvent qu’ils l’auraient souhaité. Le camp du Canada a été interrompu quand deux joueurs ont reçu un résultat positif au dépistage de la COVID-19, forçant tous les joueurs et les membres du personnel à observer une quarantaine de 14 jours.

Le fait que beaucoup de joueurs étaient déjà connus du personnel, ayant auparavant joué au sein d’équipes du programme canadien et de leur équipe junior respective, fut un atout pour le Canada vendredi dans la sélection de sa formation.

« Cela a assurément aidé », affirme André Tourigny, entraîneur-chef du Canada. « Nos évaluations comportaient deux volets : ce qu’ils ont fait pendant les six jours précédant la quarantaine, et ce qu’ils ont fait pendant les trois derniers jours du camp. On a aussi tenu compte de ce qu’ils ont fait dans le passé avec leur propre équipe ou avec nous dans le cadre du programme. Il fallait faire preuve d’un certain équilibre. Un joueur d’élite peut se présenter au camp et connaître une mauvaise semaine; il faut donc faire attention et ne pas forcément le mettre de côté s’il a bien joué pour nous auparavant. »

Neuf des quatorze avants et trois défenseurs faisant partie de la formation définitive étaient aussi au camp en 2019. Six joueurs de l’équipe canadienne qui a remporté la médaille d’or du Championnat mondial junior 2020 de l’IIHF sont de retour pour défendre le 

titre : Quinton Byfield, Bowen Byram, Dylan Cozens, Jamie Drysdale, Connor McMichael et Dawson Mercer.

Bien que ravis d’avoir franchi l’étape de la sélection, la direction et les entraîneurs du Canada reconnaissent à quel point ce fut difficile.

« Dès le départ, ce camp n’avait rien d’habituel : nombre de joueurs invités, durée du camp, modifications d’horaire en raison de l’interruption de deux semaines », a exprimé Alan Millar, responsable des M20 du groupe de gestion du Programme d’excellence de Hockey Canada. « Nous sommes néanmoins convaincus que le groupe choisi nous donnera la meilleure des chances pour défendre notre titre de la médaille d’or à domicile. Les décisions entourant la réduction de la formation ne sont jamais faciles, surtout quand chaque joueur a su composer avec l’adversité, affronter les défis et rester motivé malgré les entraînements hors glace et les séances sur Zoom. »

La partie la plus difficile de ce processus de sélection pour les joueurs et le personnel du Canada fut probablement la quarantaine de 14 jours, annoncée le 23 novembre quand deux joueurs ont obtenu un résultat positif au dépistage du coronavirus (trois autres joueurs ont par la suite été jugés « inaptes à jouer » selon les protocoles de retour au jeu).

Poker en ligne, tournoi de roche-papier-ciseaux, séances de yoga virtuelles, conférenciers invités et jeux vidéo, notamment, ont diverti les joueurs pendant le confinement à Red Deer, en Alberta, la petite ville située entre Edmonton et Calgary qui a accueilli le camp du Canada.

Les joueurs et les membres du personnel se sont occupés comme ils le pouvaient pendant ces deux semaines, mais tout le monde avait hâte de retourner sur la glace. Le 8 décembre, le Canada a repris un camp de sélection révisé, annulant les matchs prévus contre des athlètes d’U SPORTS (des joueurs du système collégial et universitaire canadien) et misant plutôt sur des entraînements et deux matchs intraéquipes.

C’est après ce deuxième match que le Canada a procédé aux dernières libérations.

« Je n’ai que du bien à dire au sujet de l’incroyable résilience dont ont fait preuve nos joueurs, notre personnel, tout le monde dans notre entourage, pour traverser ces 14 jours difficiles », déclare Salmond. « Mais cela en valait nettement la peine, quand on voit à quel point les joueurs sont emballés de monter à bord de l’autobus et d’embarquer ensuite sur la glace. Maintenant, notre principal défi consiste à rester en bonne santé au cours des prochains jours et à nous rendre à Edmonton le 13 décembre. »

En parachevant la formation vendredi, le Canada se donnait ainsi la possibilité de tenir trois entraînements d’équipe à Red Deer. Dimanche, les joueurs et le personnel se rendront à Edmonton et s’isoleront à nouveau pendant quatre jours. Toutes les autres équipes participant au Championnat mondial junior devront également observer une période d’isolement obligatoire. Si tout se déroule comme prévu, l’équipe du Canada sautera sur la glace le 18 décembre pour sa première séance d’entraînement à Edmonton, avant de prendre part à des matchs hors concours contre la Suède le 21 décembre et la Russie le 23 décembre.

« À l’attaque, nous avons beaucoup de talent, beaucoup de vitesse aussi et de la profondeur », dit Tourigny en décrivant son équipe. « Nous voulons imposer un rythme rapide autant que possible; jouer avec de la vitesse et du rythme est la manière dont nous voulons nous démarquer. Nous avons une défensive solide qui patine très bien, déplace la rondelle, et qui peut fermer le jeu et être stable. Tous nos défenseurs sont vraiment bons défensivement. »

« Nous avons une identité, nous voulons jouer d’une certaine façon. Si nous faisons ce que nous avons à faire et que nous jouons de la manière dont nous pouvons jouer, nous serons une équipe difficile à affronter. »