Serdachny savoure chaque instant au Mondial féminin
par Nicholas Pescod|10 AVR. 2023
photo: Dave Holland/Hockey Canada Images
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Danielle Serdachny a eu une saison bien remplie.

L’étoile de 21 ans de l’Université Colgate a été la meilleure pointeuse au hockey féminin dans la NCAA.

Son premier but dans l’uniforme d’Équipe Canada a donné aux siennes la victoire en prolongation lors du match 5 de la Série de la rivalité disputé à Los Angeles.

Serdachny franchit maintenant un nouveau plateau dans sa carrière à titre de plus jeune membre de l’équipe nationale féminine du Canada au Championnat mondial féminin 2023 de l’IIHF à Brampton.


« Porter le chandail d’Équipe Canada et représenter cette grande tradition dont je ne suis qu’une petite partie, pour mon pays et les athlètes féminines, est un immense honneur qui va m’habiter pendant longtemps, dit Serdachny. C’est un moment très spécial pour moi. »

Il ne fait aucun doute que l’avant de 5 pi 9 po originaire d’Edmonton mérite sa place au sein de la formation canadienne. À sa quatrième saison avec les Raiders, où elle était capitaine, Serdachny a maintenu un rythme effarant, amassant 71 points (25 points et 46 aides) en 40 matchs, prenant au passage la tête de la NCAA pour le nombre de points par match. Pour couronner le tout, elle a mené les Raiders à une troisième conquête consécutive du titre de l’ECAC et à une place parmi les huit formations qui accèdent au tournoi de la NCAA.

« C’était super de remporter le titre de l’ECAC, raconte Serdachny. Ce n’est évidemment pas une mince affaire, la compétition est relevée dans cette conférence, alors c’était toute une réussite d’aboutir au sommet. Cette année, pour ma part, je voulais devenir une menace dans les deux sens de la patinoire et m’établir comme fabricante de jeu capable d’alimenter mes coéquipières. »

Serdachny a figuré parmi les trois finalistes pour le prix Patty-Kazmaier remis à la meilleure joueuse en hockey féminin dans la NCAA. Jamie Lee Rattray et Ann-Renée Desbiens, ses coéquipières au Mondial féminin, sont parmi celles qui ont déjà remporté cet honneur.

« C’est toute une réalisation, mais évidemment mon succès n’existe pas sans l’apport de mes coéquipières, de mes compagnes de trio et du personnel entraîneur, qui m’ont soutenu tout au long de l’année, estime la joueuse. Je sais que ça se veut un prix individuel, mais je suis certaine que tout le monde est conscient de l’aide que ça prend pour atteindre ce niveau de jeu. C’est vraiment un grand honneur d’être reconnue comme l’une des meilleures hockeyeuses universitaires. »

Si Serdachny se trouve à Brampton, c’est en grande partie en raison des efforts qu’elle a déployés dans le circuit universitaire. Elle soutient qu’elle a profité de son passage à l’Université Colgate pour peaufiner son jeu sur 200 pieds.

« Ça a été l’une de mes priorités au cours des dernières années, ça me rend meilleure de pouvoir offrir du jeu complet dans les deux extrémités de la patinoire et dans différentes situations, peu importe le rôle que le personnel entraîneur me confie, exprime-t-elle. Ça m’est vraiment utile. » 

Serdachny a grandi au sein d’une famille mordue de hockey à Edmonton. Son père Steve a été un entraîneur en patinage pour les Oilers d’Edmonton pendant plusieurs années, son frère Noah vient de disputer sa première saison avec le Collège du Colorado, et Brooke, sa sœur cadette, a joué au hockey AAA à Edmonton.

« On donne beaucoup de crédit à mon père pour nos habiletés de patinage, mais ma mère n’est pas en reste, c’est mon pilier, affirme Serdachny. Elle a passé d’innombrables heures à nous reconduire et à nous accompagner au hockey. On ne le dit pas assez, c’est elle qui m’a toujours soutenue le plus. Évidemment, mon père est fantastique. Il baigne constamment dans le hockey, et dès que j’ai besoin de quelque chose de ce côté, il est au rendez-vous. »

Un avant-goût d’Équipe Canada

Même si elle est la plus jeune joueuse d’Équipe Canada, Serdachny, une avant au vif coup de patin avec un flair pour le filet adverse, n’en est pas à sa première apparition dans le programme senior.

Elle a pris part à deux matchs de la Série de la rivalité, jouant notamment les héroïnes en prolongation du match 5 contre les États-Unis au Nevada.

« C’est là que j’ai goûté à l’équipe senior pour la première fois, dit-elle. J’étais renversée d’avoir l’occasion de patiner aux côtés de hockeyeuses que j’admire depuis des années, de me retrouver à leur niveau et de pouvoir parler avec elles. »

Serdachny a aussi joué un rôle clé auprès de l’équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada lors du Championnat mondial féminin des M18 2019 de l’IIHF, aidant la formation canadienne à gagner sa première médaille d’or depuis 2014.

(Sa cousine Maya figurait parmi la délégation canadienne qui a remporté l’or en janvier au Mondial féminin des M18 2023, ajoutant à la récolte familiale de titres mondiaux.)

« C’était la toute première fois que j’enfilais le chandail d’Équipe Canada », se rappelle Serdachny, qui avait inscrit trois buts en cinq rencontres. « C’était une expérience géniale dont je garde encore un excellent souvenir. »

Pour elle, ce tournoi lui a apporté de précieuses leçons, comme l’importance de savoir s’adapter – une qualité à laquelle elle attribue son succès actuel.

« Je trouve que les tournois de cette durée sont propices à toutes sortes d’imprévus, sur la glace ou ailleurs, explique-t-elle. Il faut donc pouvoir s’adapter à toute situation et garder un esprit positif. Le tournoi dure longtemps, et parfois les choses ne se passent pas comme on le souhaite ou comme on s’y attend. »

Malgré sa jeune carrière au sein d’Équipe Canada, Serdachny dit déjà remarquer le dévouement exceptionnel de ses coéquipières dans la préparation de matchs et le travail effectué sur la glace et à l’extérieur des patinoires.

« L’ardeur au travail de chaque joueuse est évidente. Bien sûr, on parle de l’élite mondiale au hockey, pour qui ça fait partie du quotidien. C’est un travail continuel d’amélioration, personne ne s’assoit sur ses lauriers. C’est beau à voir. »

Sans surprise, Serdachny vise l’or à Brampton, mais elle savoure l’occasion de côtoyer à nouveau un groupe de femmes aussi talentueuses et expérimentées.

« C’est une chance inouïe d’apprendre. Pour moi, c’est un premier championnat mondial à ce niveau, où j’absorbe tout ce que je peux des vétérantes de l’équipe – dont plusieurs choses qui feront partie de mon bagage à mon retour à l’Université Colgate pour ma dernière année. Je sais que l’objectif au tournoi est de gagner l’or, mais je pense qu’il y a de petits gains ici et là qui peuvent être faits chaque jour en apprenant du groupe de joueuses et des membres du personnel. »